Patrice Guirao parle du livre de Maïa Alonso « Les gisants de la citadelle »
Parolier et écrivain français, Patrice Guirao nous parle du livre de Maïa Alonso
« « Oqoppowata et le réel revient. » Mais qui sait encore le dire ? Qui sait d’où vient le temps ? …et Pietro. Qui sait ce qui lie les lieux ? La terre aux hommes et l’amour aux âmes. « Le gisant de la citadelle » de Maïa Alonso nous le dit avec élégance et cette force tranquille que Maïa Alonso sait poser sur ses mots. Tout comme elle sait nous faire suivre les pas de personnages trempés dans l’encre du destin. Nous faire voyager. Quitter notre confort d’une terre connue pour le mystère d’une ile improbable. L’ile de la sorcière de sable , posée quelque part au large de la Patagonie. Un voyage sans retour au cœur de légendes qui ressemblent à des pierres blanches posées sur les chemins de vie. Tout autour de la terre, cette terre qui ne raconte qu’une histoire : celle des âmes au-delà de celle des hommes. Une femme meurt près de la ville rose et ces cendres perpétuent la vie dans ses trois dimensions que sont le passé le présent et le futur. Et nous voguons pour elle et avec elle à bord du Marie-Stella avec pour compagnon de mer une baleine bleue, du bleu de la terre. Cette terre d’Eluard, « bleue comme une orange ». Maïa Alonso en perce l’écorce et les effluves d’un monde onirique et héroïque pas si lointain du nôtre, remontent à la surface de la conscience. Celle de Rafaël mais à travers elle la nôtre également. Aïkali est-elle déesse ou sorcière ? Sa monture a-t-elle la maitrise du temps ? Et cette citadelle bâtie par les vents la pluie et le désir des hommes : quel secret abrite-t-elle si loin de notre civilisation ? Et ce loup bleu qui traîne ses amours ? Ce mal qui a rongé la cheville du monde ? Ce monde qui fuit droit devant lui pour se projeter à l’identique dans un ailleurs qui somme toute n’avait aucun besoin de lui. « Et quand vient la nuit, quand le ciel flamboie », le quatre et le trois ne s’épousent-ils pas ? La baleine et le loup comme un lancer de dés : sept et gagne. »
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