Pascal fournier

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Après La Valse du singe (Le Passeur Editeur), Pascal Fournier signe avec Shazbot un nouveau roman satirique, une critique estivale grinçante et jubilatoire.

Journaliste, entrepreneur, conseil en communication et en culture, il se partage entre la Corse, où il se consacre à l’écriture, et Boulogne-Billancourt dont il a été maire-adjoint à la culture.

Shazbot

 

L’Île, aussi belle qu’addictive, rendez-vous estival où se côtoient les extrêmes : on y adore ou y déteste la pureté comme les excès, mais toujours elle envoûte celui qui vient s’y poser.

Côté facile : ses plages de rêve, ses eaux turquoise, ses fêtes insensées, des vacanciers assoiffés de plaisirs.

Côté intime : ses montagnes austères, ses villages indomptés, ses croyances mystérieuses, sa culture, un peuple fier.

Au cœur de cet été caniculaire et déjanté, rafraîchissons-nous des déboires hallucinés de Gérard Plancotte, détestable auteur à succès en quête de l’écriture authentique de ses vingt ans.

Plus que quinze jours pour remettre à son éditeur son nouveau manuscrit dont la première ligne lui échappe encore…

Magie ancestrale et bacchanales huppées dans des villas de rêve, personnages révoltés par leur pauvreté littéraire, figurants gorgés d’eux-mêmes, seconds rôles cherchant à jouer le premier… Un cocktail ravageur que nous fait vivre l’auteur comme si vous y étiez invités, et qui conduira son personnage à affronter Shazbot, cette étrange entité qui le hante et le torture. Le paradis solaire au parfum de myrte peut parfois devenir un enfer.

Shazbot : après « la Valse du singe » (Le Passeur Editeur), un nouveau roman satirique, une critique estivale grinçante et jubilatoire, un aller-retour dans les arcanes de la création littéraire, une bière à la châtaigne brassant avec impertinence et en musique la réalité et la fiction, une mise en abyme qui pourrait vous engloutir.

Un roman pour cet été, pour les amoureux de cette Île.

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Lisez un extrait

Le monde de Plancotte ne ressemblait plus à grand-chose. Attendant de sortir de l’Airbus parmi les derniers passagers, Il semblait atteint au plus profond de lui-même. L’écrivain ressassait cette guigne qui s’était abattue sur lui depuis Paris, et, maintenant, Shazbot: un cauchemar ou la voix de sa conscience ?

Plancotte balaya l’entité menaçante d’un revers de pensée, et se concentra sur ce rayon de soleil qu’était la mère d’Archange. Où était-elle passée ? Il contempla sa veste souillée, la tâche était toujours là, étrange esquisse imprégnant le lin bleu marine. Il y lut comme une carte au trésor : des devinettes et des rébus délavés dont, à ce stade, même le cœur n’avait la clé. Il sourit de cette quête qui s’annonçait. La sortie était proche, et sans doute, le bout du tunnel aussi.

Une fois à l’air libre, l’écrivain retrouva ses senteurs amies.

« Si ma vie a encore une odeur, je ne puis la sentir qu’ici.

Déjà je la respire, déjà elle m’inspire. »

Retrouver cette femme tombée du ciel, à moins que celui-ci n’en ait décidé autrement en l’enchaînant à un prêtre défroqué, à la fois coach et inquisiteur : Shazbot.

L’Île se chargerait bien d’exorciser tout cela par sa torpeur caniculaire. Sa chemise lui collait à la peau tout comme l’image de cette femme inconnue l’inondait de chaleur. Lui arracher un rendez-vous, puis sa robe beige orangé. Satisfaire son obsession et rejeter Shazbot dans le trou noir qui l’avait enfanté. Son imagination ?

Deux pensées en noir et blanc qui se jouaient l’une de l’autre…

Vite, vite, ne plus faire grise mine en oscillant entre les deux.

Vite, vite, chercher la couleur pour à nouveau faire le beau sur les plages et dans ses pages.

Plancotte une fois sur le tarmac, courut.

Vite, vite, dénicher la belle avant qu’elle ne s’échappe.

Il remonta peu à peu la file de passagers et le fil d’une histoire qu’il voulait reprendre à zéro.

Celle d’un été qui se devait de bien commencer sans trop savoir où il le mènerait, si ce n’est à une fin heureuse, de celle qui feraient le bonheur de ses lectrices et maîtresses.

«  Déjà un bon début » ! positiva-t-il en franchissant, revigoré, les portes automatiques de l’aérogare, puis en se précipitant vers le tapis des bagages. Quête sans succès.

Il ne trouva que frustration, et sur ses talons, la vieille dame qui venait de libérer Zarbi de sa prison de cuir, ainsi que l’ado boutonneux hypnotisé par les premières valises qui s’annonçaient sur le tapis roulant. Guettant la sienne, il se conditionnait pour enfin regagner l’énergie vitale qui le ramènerait chez lui : ailleurs.

Dépité, l’écrivain se rendit au tabac. Échangea, malgré sa surdité, quelques mots avec le buraliste dont il appréciait le ton direct autant que les havanes. L’écrivain lui confiait souvent les pitchs de ses romans en cours.

– « Alors Monsieur Plancotte, enfin parmi nous… Vous avez l’air fatigué, l’Île va vous faire du bien. J’ai hâte de lire ce que vous écrivez sur elle, aussi sur nous ! » fit-t-il d’un ton soupçonneux, mais amusé.

– « Encore un petit mois pour finir le bouquin », répondit l’écrivain tout en se mentant à lui-même… Il n’en était même pas au préambule.

– « Si diu vole, Si diu vole, répéta le buraliste.

– Oui cher ami, si Dieu le veut, et je vais tout faire pour ! rebondit Plancotte…

– Alors qu’il vous entende ! » sourit le marchand de tabac.

« C’est pas gagné », se dit l’écrivain. La mésentente entre Dieu et lui ne datait pas d’hier. Et sa spiritualité se limitait à ses seuls bons mots. Plancotte rangea deux boîtes de cigares dans sa sacoche Dunhill, régla, puis salua le commerçant et se dirigea rapidement vers la sortie de l’aérogare.

Vite, vite, allumer un cigare.

Sacrifier sa respiration à son inspiration, telle était le prix de la rançon qu’exigeait son imagination pour être soi-disant stimulée. Et pour le moment, elle ne produisait que du vent et de bien réelles quintes de toux.

À l’air libre, Plancotte sortit de la poche intérieure de sa veste un étui à cigares en autruche. Celui-ci était totalement imbibé de Coca light et son contenu infumable. L’écrivain jura et se débarrassa de l’étui et de son tout aussi précieux contenu. Il ouvrit fébrilement l’une de ses nouvelles boîtes et enfin alluma un havane.

« Les vacances peuvent commencer », soupira-t-il de contentement dès la première bouffée.

En librairie le 6 juin 2020 et disponible en précommande sur notre boutique en ligne

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Demain l’été et le roman qui lui va bien. Plongez ici dans l’actualité caniculaire de Shazbot et la révélation rafraîchissante de ses mystères. Au fil des jours et des nuits, les dessous affriolants de son intrigue, les signatures musicales de ses personnages, les sentences bien à propos de ses grands auteurs, les proverbes inspirants de l’Île, sa magie, sa fantaisie, sa culture… Et les réponses à vos questions.
Ici Shazbot, avec ou sans glaçons, « livre » ses secrets à ses lecteurs. Qu’ils fassent froid dans le dos ou chaud au cœur, sans doute sauront-ils vous parler un peu de vous quand les doigts de pieds en éventail sur la plage, vous vous laisserez aller à écouter les murmures des vaguelettes sur la plage. Mais aussi quand, brulé par le soleil et rouge comme une écrevisse, cet ami qui vous veut du bien, viendra vous taper dans le dos.
Shazbot: un grain de sable et de folie qui s’invite malgré vous dans votre été !

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Pascal Fournier